A propos de ce blog

C'est durant ma petite enfance que j'ai découvert l’œuvre de Georges Brassens, grâce à mon père qui l’écoute souvent durant les longs trajets en voiture. Sur la route des vacances estivales, j'ai entendu pour la première fois Le Petit Cheval alors que je n'avais que 4 ans. C'était en août 1981. Au fil des années, le petit garçon que j'étais alors a découvert bien d'autres chansons. Dès l'adolescence, Georges Brassens était ancré dans mes racines musicales, au même titre que Jacques Brel, Léo Ferré, Barbara et les autres grands auteurs-compositeurs de la même génération. M’intéressant plus particulièrement à l’univers du poète sétois, je me suis alors mis à réunir ses albums originaux ainsi que divers ouvrages et autres documents, avant de démarrer une collection de disques vinyles à la fin des années 1990. Brassens en fait bien entendu partie. Cet engouement s’est accru au fil du temps et d’évènements tels que le Festival de Saint-Cyr-sur-Morin (31/03/2007) avec l’association Auprès de son Arbre. À l’occasion de la commémoration de l’année Brassens (2011), j’ai souhaité créer ce blog, afin de vous faire partager ma passion. Bonne visite... par les routes de printemps !

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"Chaque fois que je chante une chanson, je me fais la belle." Georges Brassens

mercredi 21 décembre 2016

Georges Brassens et sa guitare - N°4

Le quatrième 33T 25 cm de Georges Brassens est paru en mars 1956, sous la référence Philips N 76.064 R. Sur le recto, encadré par les mots 'georges' (en minuscules) et 'BRASSENS' (en majuscules) imprimés en rouge vermillon, se trouve un dessin de Victor Laville devenu célèbre: le "scalp" complet du poète sétois, avec cheveux, moustaches et sourcils, se détachant sur un fond bleu turquoise. Au verso, un bandeau constitué du titre du disque (dans un encadré bleu turquoise à gauche duquel se trouve un cartouche noir arborant la mention 'Variétés' imprimée en blanc, à la verticale), de la liste des chansons ainsi que d'une photo de Georges, probablement prise à l'impasse Florimont, chez Jeanne et Marcel Planche. En dessous figurent 23 rappels de références du catalogue Philips. La mention de l'imprimeur, placée sur le rabat inférieur, est: 'Imp. F.G. RICHIR - Paris'.


Les sessions d'enregistrement se sont déroulées au Studio Apollo avec Pierre Nicolas à la contrebasse et Victor Apicella à la seconde guitare. Le 13/01/1956 pour Auprès de mon arbre, Marinette (J'avais l'air d'un c...), et Le testament, le 17/01/1957 pour Je me suis fait tout petit et Colombine, le 18/01/1956 pour Les Croquants et La légende de la nonne. Les sessions pour Le nombril des femmes d’agents constitue ici une exception, l'enregistrement de cette chanson ayant eu lieu le 01/10/1953 avec probablement Lucien Bellevallée à seconde guitare. Elle remplace Bonhomme, qu'il était prévu d'inclure dans une mouture enregistrée le 17/01/1956, laquelle fut en définitive retirée rapidement (on la retrouve toutefois sur le CD N°16 de l'intégrale Le temps ne fait rien à l'affaire, parue en 2011). Ceci explique que les premières copies de la pochette (non réimprimée pour autant) du présent disque que l'on a encore la chance de pouvoir chiner portent une correction - effectuée durant la production - au recto comme au verso, comme le montre Vincent Lanceau dans son ouvrage Georges Brassens - Discographie en 1000 photos (2009):


Le titre Bonhomme, curieusement orthographié "Bon'homme", est masqué par une trame noire, tandis que Le nombril des femmes d'agents est imprimé sur la même ligne, pour ce qui concerne le recto. Au verso, le manque de place a tout simplement fait ajouter ce titre à la suite de la liste.  Sur le disque en lui-même, les titres sont répartis comme suit:
 
Face 1
  1. Je me suis fait tout petit
  2. Auprès de mon arbre
  3. Marinette (J'avais l'air d'un c...)
  4. Le testament
Face 2
  1. Les Croquants
  2. La légende de la nonne
  3. Le nombril des femmes d’agents
  4. Colombine

Au moins quatre autres variantes existent pour ce disque. La première ne différant du pressage original que par une pochette aux couleurs plus foncées, une liste des chansons corrigée définitivement (au recto comme au verso) ainsi que le changement d'un des 23 rappels de références du catalogue Philips: le disque N°1 de Juliette Gréco (Philips N 76.000 R) a laissé sa place à celui de Robert Lamoureux (Philips N 76.065 R). Les labels du disque restent inchangés.


La seconde s'identifie par une pochette dont le fond bleu turquoise est à nouveau nettement plus clair. Il en est de même pour les labels qui passent du vert-bleu foncé au vert kaki foncé. Soulignons que l'examen méticuleux de ces derniers révèle une inconstance à l'impression dans la tenue des teintes et des luminosités. Les variantes décrites ici laissent libre cours à la déclinaison d'autres nuances intermédiaires potentiellement existantes. Pour la présente, ajoutons un autre détail d'impression permettant de l'identifier plus précisément et plus sûrement: à gauche du centreur, la lettre 'M' entourée (signifiant 'Médium') n'est plus directement accolée au sigle 'B.I.E.M.' encadré, comme c'était le cas précédemment:


La troisième se caractérise par un recto de pochette sur fond bleu turquoise clair, mais dont la liste de titres est imprimée avec des caractères plus grands et plus fins. Au verso, les rappels sont différents: les deux disques de Juliette Gréco ont laissé leur place au N°6 de la série Parade des Succès Philips. A noter également la mention de l'imprimeur sur le rabat inférieur, qui devient: 'Imp. F.G. RICHIR - Paris - Le Perreux - 77'. Le label est du même type que sur la variante précédente, avec cependant la mention '4me Série' qui devient 'N°4'. Juste au-dessus vient se rajouter la numérotation des deux faces du disque.


Enfin, la quatrième variante est reconnaissable non pas à sa pochette (en tout point identique à la précédente), mais à son label devenu vert kaki clair. De plus, on notera, la présence de deux logos Philips de part et d'autre du graphisme 'Minigroove' et de l'indication de vitesse de rotation du disque '331/3'. Sur les pressages précédents, il n'y en avait qu'un seul, placé en bas du label. Autre élément important: la mention circulaire (copyright) entourant le label est imprimée en caractères beaucoup plus petits, de telle sorte qu'elle ne s'étire plus sur 360°. De plus, les collectionneurs les plus attentifs auront remarqué qu'à gauche du centreur, la lettre 'M' entourée (signifiant 'Médium') et le sigle 'B.I.E.M.' encadré sont ici contigus. Sans compter la mention 'N°4' qui passe en dessous de la numérotation des deux faces. A droite, le numéro de référence (N 76.064 R) et le numéro de matrice (0.388/9 . LPR) du disque, imprimés l'un en dessous de l'autre, sont rigoureusement centrés par rapport à la barre qui les séparent. Sur les autres variantes, ce caractère était plus ou moins aléatoire.


Antithèse des canons avenants du music-hall, évoquant la touche anarchiste des revues engagées de la fin du XIXe siècle, le fameux dessin de Victor Laville a également été utilisé dans le cadre de l'illustration du programme du premier "Festival du Disque" de 1956 organisé par Jacques Canetti. En première partie: Bugette, René-Louis Lafforgue, le mime Marcel Cornélis, Les 5 Pères et Catherine Sauvage. Le "scalp" de Brassens orne également plusieurs affiches, dont celle, sur fond jaune, du gala du Palais des Beaux Arts de Bruxelles (03/11/1957). Ce spectacle est par ailleurs mis en exergue dans l'article "Brassens n'est plus celui qu'on croit", publié par Yvon Toussaint dans Le Soir Illustré du 14/11/1957. Quant à la pochette du 25 cm N°4 de Georges Brassens, elle est bien entendu évoquée à travers la première de couverture du livre de Victor Laville, coécrit avec Christian Mars: Brassens - Le mauvais sujet repenti (2006).

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