On a beaucoup dit que Malraux n’aimait pas la musique, en citant à l’appui l’anecdote d’un Stravinsky offensé parce que Malraux avait décrit la musique comme un "art mineur". En fait c’est un problème de degré dans la passion et surtout dans la compétence. [Moatti C., 1987. Le prédicateur et ses masques – Les personnages d’André Malraux]
Cette réflexion de Christiane Moatti, dans laquelle prend place le compositeur du Sacre du printemps, de Petrouchka et de la Symphonie en trois mouvements, trouve écho dans le neuvième quintile de Entre la rue Didot et la rue de Vanves. André Malraux, sous la plume de Robert Le Gresley, ne tient pas rigueur à Georges Brassens de son "cinglant anathème". Il lui rend hommage dans une allocution suggérant une raison qui aurait pu pousser le sétois à l’épingler ainsi: des traits de sa personnalité (néanmoins muée par ses responsabilités politiques et surtout la perte de ses deux fils dans un accident de la route le 23/05/1961) ou encore ses divers ouvrages sur l’art, desquels la musique est singulièrement absente. [Le Gresley R., 2011. Pour vous Monsieur Brassens, d'affectueuses irrévérences - p. 139] Ses activités en tant que ministre des Affaires culturelles furent pourtant en faveur du quatrième art puisqu’il entreprit, sans en voir la réalisation, la réforme de l'enseignement de l'architecture et de la musique via, entre autres, un plan pour le renouveau des structures musicales en France.