A propos de ce blog

C'est durant ma petite enfance que j'ai découvert l’œuvre de Georges Brassens, grâce à mon père qui l’écoute souvent durant les longs trajets en voiture. Sur la route des vacances estivales, j'ai entendu pour la première fois Le Petit Cheval alors que je n'avais que 4 ans. C'était en août 1981. Au fil des années, le petit garçon que j'étais alors a découvert bien d'autres chansons. Dès l'adolescence, Georges Brassens était ancré dans mes racines musicales, au même titre que Jacques Brel, Léo Ferré, Barbara et les autres grands auteurs-compositeurs de la même génération. M’intéressant plus particulièrement à l’univers du poète sétois, je me suis alors mis à réunir ses albums originaux ainsi que divers ouvrages et autres documents, avant de démarrer une collection de disques vinyles à la fin des années 1990. Brassens en fait bien entendu partie. Cet engouement s’est accru au fil du temps et d’évènements tels que le Festival de Saint-Cyr-sur-Morin (31/03/2007) avec l’association Auprès de son Arbre. À l’occasion de la commémoration de l’année Brassens (2011), j’ai souhaité créer ce blog, afin de vous faire partager ma passion. Bonne visite... par les routes de printemps !

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"Chaque fois que je chante une chanson, je me fais la belle." Georges Brassens

mardi 10 décembre 2019

Georges Brassens chante les chansons poétiques (...et souvent gaillardes) de... Georges Brassens (Polydor 530.011)

Georges Brassens chante les chansons poétiques (...et souvent gaillardes) de... Georges Brassens (Polydor 530.011) est le tout premier 33T 25 cm du sétois moustachu. L'illustration de la pochette met en avant un des titres forts de l'album: Le gorille. Une chanson dont l'interprétation fut rendue d'autant plus crédible que la carrure de Brassens fut, à l'époque, imposante. Dans ses notes, René Fallet souligne ce point: Il y eut aussi le rapprochement physique Brassens-gorille. Aujourd’hui encore ce sont les notes de "Gare au gorille" que joue l’orchestre au moment même de l’entrée en scène de son auteur. Chez lui, lorsqu’il entend se faire respecter par les chiens ou les chats, Brassens crie "Gare au gorille" ! Ainsi, le recto de la pochette est illustré d'un montage en noir et blanc utilisant une photo-portrait du Studio Harcourt Paris montrant Georges qui tient, de sa main gauche, sa guitare par le manche. Ledit cliché est incrusté dans un dessin d'arrière-plan signé Barthil. Le résultat montre la silhouette de Brassens dominée par l'ombre d'un gorille sortant de sa cage.


Autour, un damier tricolore - rouge, noir et blanc - aux cases plus ou moins déformées et qui contiennent diverses informations. En particulier les trois cases rouges entourant le montage décrit ci-dessus. En haut à gauche, le nom de Georges Brassens en lettres capitales de grande taille, surmonté du numéro de référence complet du disque, en deux parties séparées par une étoile: '1ère Série . L.P. 530.011'. Dans la case rouge située juste en dessous du montage figure la mention 'Microsillon 331/3'. La vitesse de rotation 331/3 étant imprimée en gros caractères et en blanc, dans un fin cadre blanc lui aussi. A droite du montage en noir et blanc, une troisième cage rouge comportant une étoile blanche ainsi que le titre de l'album - chante les chansons poétiques (... et souvent gaillardes) de... Georges Brassens - suivi de la mention 'sur disque longue durée'. De part et d'autre, deux cases noires de plus petite taille accueillent le logo (une icône portant deux pavillons de grammophone) et la marque 'Polydor'.

Comme il s'agit d'une pochette de type "portefeuille", elle n'est pas munie de rabats extérieurs. La tranche est aplatie vers le verso. Elle porte les informations suivantes:

  • Georges BRASSENS - Récital N°1 - POLYDOR - LP 530.011 (moitié basse);
  • Georges BRASSENS (moitié haute).

Le verso, dont l'intégralité des impressions est en noir, est partagé en deux colonnes. A gauche, un texte de présentation du journaliste, romancier et critique dramatique et cinématographique Jean-Jacques Gautier de l'Académie française. A droite, le titre de l'album ainsi que le détail des chansons (seul Le petit cheval est crédité: poème de Paul Fort) qui le constituent. Juste en dessous, un encadré en pointillés avec la mention 'Sur disque microsillon Polydor 331/3' ainsi que la référence 'L.P. 530.011', séparées par un trait fin. Les éléments ainsi décrits sont surmontés du titre Georges Brassens chante..., en gros caractères et dans une police de style de type manuscrite. Dans le bas, un encadré partagé en deux parties comporte les précautions d'emploi pour le disque. Juste dessous, la mention de l'imprimeur: 'J. Marx & Cie - 4, Imp. Sainte-Félicité - Paris-XVe - 7-53'. Dans le coin haut-droit figure la mention '1ère SÉRIE'. Enfin, une particularité à ce verso: chacun des quatre coins porte les références du disque imprimées en petits caractères, comme suit:

 Georges Brassens
1ère Série
L.P. 530.011

Ces quatre séries de références sont orientées de manière à tourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre à partir du coin bas-droit (impression à l'endroit).


Les labels arborent le logo Polydor (une icône portant deux pavillons de grammophone) en vigueur à l'époque de la sortie initiale du disque, à savoir fin 1952 (la mention d'imprimeur apposée dans le bas du verso de la pochette de l'exemplaire décrit ici semble indiquer, pour celui-ci, une arrivée dans les bacs en été 1953). Juste en dessous, la mention 'MICROSILLON Longue durée', le nom de la firme 'Polydor' écrit en caractères droits et l'indication de vitesse de rotation du disque '331/3'. La lettre 'M' (mise pour 'Médium') entourée est accolée au sigle 'BIEM' encadré. Les numéros de matrices (0.085/6 - LPR) sont imprimés en dessous de la référence (une barre horizontale les sépare), à droite du centreur. Sous celui-ci, le nom de Georges Brassens suivi de la mention 'et sa guitare', entre deux tirets longs. Les titres présents sur l'album (aucun crédit ne figure, excepté pour Hécatombe) sont les suivants:

Face 1
  1. La mauvaise réputation
  2. Le parapluie
  3. Le petit cheval
  4. Le fossoyeur
Face 2
  1. Le gorille
  2. Corne d'auroch
  3. La chasse aux papillons
  4. Hécatombe
Les sessions d'enregistrement se déroulèrent à la salle Pleyel, "Chopin-Pleyel" le 19/03/1952 pour La mauvaise réputation et Le gorille. Georges Brassens enregistra juste après la séance de Patachou pour Ça va, ça vient (Jean Cosmos - Léo Clarens), Banc public et Brave Margot. Le guitariste Victor Apicella intervint discrètement sur La mauvaise réputation. Deux prises furent réalisées pour le titre cité précédemment. Le choix se porta sur la première. Les six autres chansons furent enregistrées au Studio Apollo avec Pierre Nicolas à la contrebasse et Victor Apicella à la seconde guitare. D'après les informations de l'ouvrage Brassens (1991) d'André Sallée, corroborées par l'étude de Vincent Lanceau pour Georges Brassens - Discographie en 1000 photos (2009), les séances pour Le parapluie, Le petit cheval, Le fossoyeur et Hécatombe eurent lieu le 14/05/1952, tout comme pour Le mauvais sujet repenti. Le petit cheval fit l'objet d'une seconde prise, finalement choisie. Quant au Fossoyeur et à Hécatombe, deux autres prises furent réalisées pour chacune. La prise numéro trois fut chaque fois celle choisie. A noter qu'une première prise de Corne d'auroch fut mise en boite le même jour, mais finalement refusée. Deux autres furent enregistrées le 21/10/1952, sous la houlette de Georges Cailly et Pierre Fatosme. La première fut gardée, avec l'imitation de trompette que Brassens exécute, avec sa bouche, au début de la seconde. Reste La chasse aux papillons, dont l'enregistrement (daté du même jour que celui de Corne d'Auroch) nécessita deux prises, réparties dans un montage. André Sallé précise que ce fameux 21/10/1952,  une séance de Patachou (notamment pour La prière) précéda celle de Georges. 

Le 33T 25 cm Georges Brassens chante les chansons poétiques (...et souvent gaillardes) de... Georges Brassens (Polydor 530.011), présenté ci-dessus dans ce qui semble être une de ses toutes premières moutures (et que nous nommerons Type 1), existe dans au moins cinq autres versions, dont quatre variantes de l'édition originale:

- Type 2:


La pochette est presque identique à celle du Type 1, à l'exception du verso sur lequel les quatre séries de références figurant initialement dans les coins ont disparu. De plus, la mention de l'imprimeur apparaît en plus gros caractères et devient: 'J. Marx et Cie - 4, Imp. Ste-Félicité - Paris-XVe - 11-53'. A noter que Vincent Lanceau évoque un exemplaire dont la mention d'imprimeur est: 'J. Marx et Cie - 4, Imp. Ste-Félicité - Paris-XVe - 09-53'. Ces informations permettent d'estimer la période de parution de cette variante du premier 33T 25 cm de Georges Brassens: entre entre septembre et novembre 1953 très probablement. Au niveau des labels, pas de différence notoire avec ceux du pressage original, si ce n'est le titre Le fossoyeur qui a, cette fois, un crédit.

Type 3:


Ici, la pochette comme les labels sont identiques à ceux du Type 2. Seule change la mention de l'imprimeur: 'J. Marx et Cie - 4, Imp. Sainte-Félicité - Paris-XVe - 2-54'.

Type 4:


Le recto est identique à celui de la pochette "portefeuille", exception faite du numéro de référence complet du disque: '1ère Série . LP 530.011'. Les points entre les lettres 'L' et 'P' ont disparu. Le verso, dont le graphisme reprend celui des Type 2 et 3, présente des différences notoires. Tout d'abord, le nom de Georges Brassens est imprimé non plus en noir mais en rouge. La ligne médiane de séparation est devenue rouge elle aussi. Dans la moitié droite, les tirres de l'album figurent - sans aucun crédit - sur un peu plus de deux lignes imprimées en rouge pour une meilleure mise en valeur. Juste en dessous, on trouve la liste des titres du second 33t 25 cm de Brassens: Georges Brassens interprète ses dernières compositions - 2e Série (Polydor 530.024), paru au début de l'année 1954. L'impression est cette fois en noir. Bien entendu, les références des deux disques figurent elles aussi. En dessous, la mention 'Sur disque microsillon Polydor 331/3' n'est plus encadrée en pointillés et a changé de graphisme, afin d'être en adéquation avec le nouveau logo Polydor que nous évoquerons via la description des labels. Reste l'encadré avec les précautions d'emploi pour le disque, qui n'est plus partagé en deux parties, en plus d'être devenue une trame rouge. Juste dessous, la mention de l'imprimeur: 'J. Marx et Cie - 4, Imp. Ste-Félicité - Paris-XVe - 12-54'.


Les labels portent le logo Polydor aux sept étoiles, qui succède au précédent. La mention circulaire (copyright) est imprimée le long du périmètre d'un cercle. L'indication de vitesse de rotation du disque '331/3', encadrée, se trouve à droite du centreur et non plus au dessus. Les numéros de matrices, imprimés juste au-dessus, ont toujours la même configuration: 0.208/9 - LPR. De plus, la lettre 'M' entourée est toujours accolée (avec un petit écart variable) au sigle 'BIEM' encadré lui-aussi. Du côté des crédits des chansons, pas de modification notoire.

Type 5:


La pochette comme les labels sont presques identiques à ceux du Type 4. Dans le coin inférieur gauche du recto, une mention 'MÉDIUM' a été ajoutée. Au verso, les références ainsi que la liste des titres du 33t 25 cm Georges Brassens sa guitare et les rythmes - N°3 (Polydor 530.033) font leur apparition. Sinon, seules changent les précautions d'emploi pour le disque qui deviennent beaucoup plus succintes ("Ce disque est en résine de vinyle, donc pratiquement inusable et incassable. Il ne doit être employé qu'avace un pick-up léger et à saphir pour microsillon. Vitesse de rotation: 33 tours 1/3 à la minute."), ainsi que la mention de l'imprimeur: 'J. Marx et Cie - 4, Imp. Ste-Félicité - Paris-XVe - 6-55'. De plus, sur le label de la Face 1, Le petit cheval est maintenant crédité à son auteur: Paul Fort.

Type 6:


Cette fois, la pochette n'est plus de type "portefeuille" mais munie de rabats extérieurs. Le recto est identique à celui du Type 5. Il en est de même pour le verso, à l'exception de la mention de l'imprimeur qui figure à présent sur le rabat inférieur et qui devient: 'J. Marx et Cie - 4, Imp. Ste-Félicité - Paris-XVe - 9-55'. Les labels sont identiques à ceux du Type 5.

La présente étude ne se voulant bien entendu pas exhaustive, d'autres variantes du disque présenté ici sont susceptibles d'exister et donc, à rechercher !

Pour l'anecdote, il est intéressant de mentionner le tout premier recueil de partitions (avec paroles) paru aux Éditions Ray Ventura en 1952, dont la couverture reprend le graphisme de la pochette du disque 33T 25 cm Georges Brassens chante les chansons poétiques (...et souvent gaillardes) de... Georges Brassens (Polydor 530.011). La liste des chansons figurant dans ce livret est la suivante: Le parapluie, La mauvaise réputation, La chasse aux papillons, Le gorille, J'ai rendez-vous avec vous, Le mauvais sujet repenti, Le fossoyeur, Corne d'Aurochs, Hécatombe et La file indienne. Le dernier titre est une curiosité car il ne fut jamais officiellement enregistré en studio par Brassens. A noter qu'un tiré à part de ce recueil de partitions fut proposé à la vente avec un disque offert. Le contenu de ce dernier est en revanche identique à celui du 33T 25 cm décrit dans le présent article: soit huit titres et non dix. [Sermonte J.-P. - L'œuvre discographique de Georges Brassens - p. 37] Le petit cheval manque donc à la liste détaillée ci-dessus. J'ai rendez-vous avec vous et Le mauvais sujet repenti paraîtront respectivement sur les 33T 25 cm Polydor 530.024 et 530.033. Accompagnant la sortie du second album du sétois moustachu chez Polydor, un autre recueil de partitions vit le jour, avec une couverture au graphisme proche de celui de son prédécesseur. Dix nouvelles chansons y sont à l'honneur: Les amoureux des bancs public, Le petit cheval, La légende de la nonne, Brave Margot, Le bricoleur, La prière, Maman, Papa, La cane de Jeanne, La marine et Comme hier.

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