Nous sommes en 1950. Paris compte quelques quatre cents cinémas, dont une quarantaine de salles d’exclusivités principalement sur les Champs-Élysées et les Grands Boulevards. La décennie qui commence sera l’Âge d’or de ces salles parisiennes qui font le bonheur des spectateurs en proposant des films d’aventures, des westerns, des policiers mais également des comédies et des romances en tous genres. La première française d’Autant en emporte le vent, de Victor Flemming, a lieu le 29/12/1950 au Grand Rex, fondé par le producteur Jacques Haïk et inauguré le 08/12/1932. Durant la séance, le projectionniste joue avec son objectif pour agrandir l'image de quelques mètres durant les scènes d'incendie. Les spectateurs de la mythique salle dirigée à l’époque par Jean Hellmann vont alors figurer dans les premiers à découvrir le CinémaScope. Les grands acteurs et grandes actrices françaises du moment sont également ovationnés et figurent sur les affiches des nombreuses salles de quartier. On peut ainsi aller voir La Marie du port, de Marcel Carné d’après le roman éponyme de Georges Simenon prépublié en feuilleton dans le quotidien Le Jour du 15/01 au 06/02/1938, avant d’être disponible en librairie dans les mois qui suivirent. Le succès du film arrivé sur les écrans le 18/02/1950 contribuera au retour au succès public de Jean Gabin qui deviendra le patriarche du cinéma français. Citons également la troisième adaptation – cette fois-ci avec Fernandel dans le rôle principal – de Topaze, de Marcel Pagnol, sur les écrans le 02/02/1951.