Quelques semaines après la parution de son livre Quelques notes avec Brassens, Joel Favreau nous donnait rendez-vous un samedi après-midi dans une brasserie du 13e arrondissement de Paris. Le quartier dans lequel Léo Malet plante le décor du neuvième tome des Nouveaux Mystères de Paris : la Place d’Italie, la Butte-aux-Cailles, le Quartier de la Gare, le Pont de Tolbiac… C’est dans ce cadre que nous évoquons avec Joel ses souvenirs avant, avec, mais aussi après Georges Brassens. Un grand merci à lui pour sa disponibilité, sa gentillesse, ainsi que la richesse de l’entretien qu’il nous a accordé.
• Avant de rencontrer Georges Brassens, quelle était ton approche de lui et de son œuvre ? Il faisait naturellement partie de tes goûts musicaux car, déjà, au collège de Saint-Flour (15), tu interprétais certaines de ses chansons comme Le gorille et Les sabots d’Hélène à l’occasion de fêtes de fin d’année.
Joel Favreau : "Oui, c’était une évidence pour moi. La question ne se posait pas. Mais, à cette époque, j’avais souvent du mal à apprendre les paroles. Comme je le raconte dans le livre, c’est mon frère qui, le premier, m’a "donné le mode d’emploi." D’ailleurs, Maxime [Le Forestier] dit que c’est souvent quelqu’un qui vous initie à Brassens. La transmission ne se fait pas spécialement par les gens, mais plutôt de personne à personne. Quoique, avant, j’entendais tout de même souvent ses chansons qui passaient durant la première partie, avant l’entracte, dans un cinéma très sympa du quartier de Montparnasse et qui n’existe plus aujourd’hui. Il s'appelait: le Studio Parnasse, c'était, je crois, le premier cinéma d'art et d'essai. Cela remonte au début des années 1950, à l’époque des premiers 78T de Brassens"