Nous sommes au tout début des années 1960, à Vaudreuil-Dorion, ville
québécoise située dans la MRC (Municipalité régionale de comté) de
Vaudreuil-Soulanges dans la région de la Montérégie. À l’étage de sa
fermette du 186, chemin de l’Anse, dans une pièce qu’il nomme son "grenier", Félix Leclerc est à sa table de travail et se concentre sur
l'écriture, comme il le fait tous les matins. Quelques nouvelles
chansons naissent, notamment Je cherche un abri, Chanson en russe et La
vie, l'amour, la mort. La première figurera sur l'album Le roi heureux
(Philips B 77.389 L) à venir dans les bacs en 1962, tandis que les deux
autres paraîtront deux ans plus tard sur Félix Leclerc (Philips B.77.801
L). En parallèle, l’auteur de la pièce Le P’tit Bonheur, présentée par
la compagnie de théâtre VLM au centre des loisirs de Vaudreuil et à
l’auditorium du collège Bourget à Rigaud en 1948, peaufine Le Calepin
d’un flâneur, un recueil dans lequel il compile des réflexions sur
divers sujets, notamment la nature, la pauvreté ou encore son rapport au
Québec. L’année 1960 est aussi, pour Félix Leclerc, celle d’un passage
au célèbre cabaret-restaurant Chez Gérard qui va être le point de départ
d’une histoire suscitant un grand intérêt auprès des passionnés de
chanson francophone. L’agent artistique et restaurateur Gérard Thibault,
propriétaire de l’établissement situé à Québec, rue Saint-Paul, face à
la gare, en évoque ses souvenirs dans son ouvrage Chez Gérard (1988),
coécrit avec Chantal Hébert.