Tout le monde a entendu le nom de cet artiste au cours des décennies qui viennent de s'écouler. Car c'est en octobre 1968 qu'il enregistre chez Pathé Marconi son premier disque, un super 45T avec quatre chansons de Paul Villaz, et un second en avril 1969, avec ses propres chansons (La Comptine du cétacé, Le Piano homosexuel, Le Hibou, Ma clé de sol). Yvan Dautin est un comédien accompli. Il possède naturellement ce côté chaplinesque dans sa manière de passer en un instant du cocasse au tragique, du surréaliste au saignant, parfois au cours de la même chanson. C'est sur scène qu'il déploie à merveille sa science du réel et de l'illusion. Il convainc avant de séduire.
Au piano, Angelo Zurzolo, par ailleurs fin mélodiste, apporte avec maestria un sens rythmique aussi percutant que délicat. Mieux qu'un accompagnateur, un alter-ego sans ego démesuré, l'humour en plus, très personnel, en accord parfait avec Dautin qui revisite ses anciens succès comme s'il les chantait pour la première fois : Kate, Marie Charlotte, Les mains dans les poches sous les yeux, La Malmariée, Son bas fila, elles sont là, intactes, restituées avec un plaisir gourmand. Elles ont, pour certaines, quarante ans d'âge, ces chansons. Elles tiennent la route et dépassent allègrement le cadre de toute actualité passagère. On est heureux de retrouver La Portugaise (sur une musique de Julien Clerc), mais aussi des titres plus récents extraits de l'excellent album paru en 2008 - et réédité depuis - Ne pense plus, dépense !: La femme battue, L'huissier (sur une musique de Zurzolo), On est de ce pays…
Pour sûr, ce concert sera un moment rare, poétique, drôle, humain et engagé, à l'image de l'élégant troubadour qui viendra en visite automnale en terre briarde. Rendez-vous le samedi 10 novembre à 20H !