"Aragon n'a jamais écrit de chansons. Alors que Desnos ou Prévert composent des poèmes pour les musiciens et les interprètes qui les chanteront, Aragon n'a jamais écrit de poèmes dans cette intention. Pourtant, sa poésie a été, plus qu'aucune autre, mise en musique et chantée: Il n'y a pas d'amour heureux (Brassens), L'affiche rouge (Ferré), C'est si peu dire que je t'aime (Ferrat) sont des chansons si familières à notre mémoire qu'il semble impossible d'entendre les mots du poème en le détachant de l'air et des inflexions de la voix qui les chante. Pour l'amateur de Brassens ou de Ferré, le poème d'Aragon fait corps avec le reste de l'œuvre ; les poèmes deviennent des chansons, au même titre que celles écrites et composées par Ferré ou Brassens." [Piégay-Gros N., 2007. Aragon et la Chanson - La romance inachevée, Textuel, 132 pp.]
Georges Brassens fut le premier à véritablement populariser des vers de Louis Aragon par le biais de la chanson. Il n’y a pas d’amour heureux, qu'il mit en musique, naquit de la plume d'Aragon en 1943 dans la propriété de l’écrivain René Tavernier, située au 4, rue Chambovet dans le 3e arrondissement de Lyon. Cette œuvre, extraite du recueil La Diane française (1944), exprime une conception de l’amour comme un absolu inaccessible, en l’occurrence dans les conditions qui prévalaient sous l’Occupation. L'auteur y glisse également de nombreuses références à la Résistance, dont il fit partie. Tout au long des sixième et septième entretiens avec Francis Crémieux, datés respectivement du 28/12/1963 et du 03/01/1964, il revient sur le sujet, décode son poème en précisant ainsi qu’il faut donner à son titre un sens restreint au contexte dans lequel il a été écrit.
Georges Brassens fut le premier à véritablement populariser des vers de Louis Aragon par le biais de la chanson. Il n’y a pas d’amour heureux, qu'il mit en musique, naquit de la plume d'Aragon en 1943 dans la propriété de l’écrivain René Tavernier, située au 4, rue Chambovet dans le 3e arrondissement de Lyon. Cette œuvre, extraite du recueil La Diane française (1944), exprime une conception de l’amour comme un absolu inaccessible, en l’occurrence dans les conditions qui prévalaient sous l’Occupation. L'auteur y glisse également de nombreuses références à la Résistance, dont il fit partie. Tout au long des sixième et septième entretiens avec Francis Crémieux, datés respectivement du 28/12/1963 et du 03/01/1964, il revient sur le sujet, décode son poème en précisant ainsi qu’il faut donner à son titre un sens restreint au contexte dans lequel il a été écrit.