Le programme édité au début du mois de septembre 1966 pour les récitals de Juliette Gréco et Georges Brassens au Théâtre National Populaire (TNP) est un livret petit format de 50 pages. Illustré de plusieurs photos de Birgit, il contient, outre un texte de présentation pour des deux artistes, une série d'articles particulièrement intéressants.
Dans Chansons - Clés de notre temps, Lucien Rioux replace la muse de Saint-Germain-des-Près et le poète sétois dans l'histoire culturelle de la première moitié du XXe siècle en passant par Pills et Tabet, Mireille, Jean Nohain, Marianne Oswald, Agnès Capri, Gilles et Julien, Charles Trenet et Yves Montand.
Vient ensuite une dédicace de Jean-Paul Sartre à Juliette Gréco:
Gréco a des millions dans la gorge: des millions de poèmes qui ne sont pas encore écrits, dont on écrira quelques-uns. On fait des pièces pour certains acteurs, pourquoi ne ferait-on pas des poèmes pour une voix ?
Elle donne des regrets aux prosateurs, des remords. Le travailleurs de la plume, qui trace sur le papier des signes ternes et noirs, finit par oublier que les mots ont une beauté sensuelle. La voix de Gréco le leur rappelle. Douce lumière chaude, elle les frôle en allumant leurs feux. C'est grâce à elle, et pour voir mes mots devenir pierres précieuses que j'ai écrit des chansons. Il est vrai qu'elle ne les chante pas, mais il suffit, pour avoir droit à ma gratitude et à celle de tous, qu'elle chante les chansons des autres.
Brassens, un poète qui descend dans la rue comme une émeute est un texte que René Fallet fit paraître dans Nouvelles Littéraires le 05/12/1963. Il est reproduit dans le programme du TNP, précédé d'un fac-similé d'un brouillon de la Chanson pour l'Auvergnat, ce qui nous permet de toujours mieux apprécier le souci de perfection de Georges dans l'écriture de ses textes. D'autres brouillons (Vénus Callipyge, Les copains d'abord, L'orage, Je suis un voyou, Le vent), ont été insérés à la fin du livret.
Une chronique de Roger Piault présente le spectacle Chanson au TNP, suivie de la reproduction d'une dédicace de Pierre Mac Orlan pour le 33T Gréco chante Mac Orlan (Philips B 77.933 L) de la collection Rencontres, sorti en février 1964:
Par ailleurs, un second fascicule de 10 pages a été édité pour l'occasion, réunissant les listes respectives des albums publiés chez Philips par Georges Brassens et Juliette Gréco, puis deux encarts publicitaires: le premier pour le N°99 de la collection Poètes d'Aujourd'hui (Pierre Seghers Éditeur) dédié au sétois moustachu (cet opus est reparu en 1963 dans une série spécifique, Poésie et chansons, avec une nouvelle numérotation: N°2), le second pour l'ouvrage de Lucien Rioux 20 ans de chansons (1966). Enfin, une page consacrée aux références des Disques Jacques Canetti à l'époque. L'ensemble est agrémenté de photos de Birgit, Claude Delorme et Jean-Pierre Leloir.
Gréco a des millions dans la gorge: des millions de poèmes qui ne sont pas encore écrits, dont on écrira quelques-uns. On fait des pièces pour certains acteurs, pourquoi ne ferait-on pas des poèmes pour une voix ?
Elle donne des regrets aux prosateurs, des remords. Le travailleurs de la plume, qui trace sur le papier des signes ternes et noirs, finit par oublier que les mots ont une beauté sensuelle. La voix de Gréco le leur rappelle. Douce lumière chaude, elle les frôle en allumant leurs feux. C'est grâce à elle, et pour voir mes mots devenir pierres précieuses que j'ai écrit des chansons. Il est vrai qu'elle ne les chante pas, mais il suffit, pour avoir droit à ma gratitude et à celle de tous, qu'elle chante les chansons des autres.
Brassens, un poète qui descend dans la rue comme une émeute est un texte que René Fallet fit paraître dans Nouvelles Littéraires le 05/12/1963. Il est reproduit dans le programme du TNP, précédé d'un fac-similé d'un brouillon de la Chanson pour l'Auvergnat, ce qui nous permet de toujours mieux apprécier le souci de perfection de Georges dans l'écriture de ses textes. D'autres brouillons (Vénus Callipyge, Les copains d'abord, L'orage, Je suis un voyou, Le vent), ont été insérés à la fin du livret.
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