1941. C'est lors d'un passage aux Puces de Vanves que Georges Brassens déniche un mince opuscule qui va l'intriguer au plus haut point: Émotions poétiques (1918). Signé Antoine Pol, ce recueil contient entre autres un poème intitulé Les Passantes, écrit en 1911. Ne connaissant ni l’œuvre ni son auteur jusqu'à présent, Brassens lit plusieurs fois d'affilé ces sept strophes d'octosyllabes dont la musicalité résonne immédiatement dans sa tête:
Je veux dédier ce poème
À toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
À celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
À toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
À celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais