Peu
de temps après sa sortie, le 33T 25 cm Anne Sylvestre chante...
(Philips B 76.522 R), fut mis en avant dans l’émission télévisée
Discorama (ORTF, 30/09/1961). Invitée de Denise Glaser, avec Georges
Brassens, Les Chats Sauvages et Monique Morelli entre autres, Anne Sylvestre interpréta deux chansons: Mon mari est parti et Madame ma
voisine. La seconde fut demandée par le poète sétois qui, interviewé par
Jean-Pierre Darras, rendit un hommage élogieux au talent artistique de
la jeune autrice-compositrice-interprète. Georges, lui, chanta Le temps
passé.
Ils se retrouvèrent, avec Jean-Claude Pascal, pour On vous écrira (ORTF, 13/11/1961), de François Chatel. Brassens y chanta à nouveau Le temps passé, mais aussi L’orage et La traîtresse. Il se produisit à Bobino du 11 au 24/01/1962. C’est de l’issue de cette période que date une célèbre photo de Stan Wiezniak le montrant en compagnie d’Anne Sylvestre à qui il prête sa guitare. Le soir du 25/01/1962, celle-ci effectua sa première dans la salle du 20, rue de la Gaîté, au sein du programme de Jean-Claude Pascal. Son second 33T 25 cm, Anne Sylvestre - N°2 (Philips B 76.543 R), lui valut dès publication le prix de l’Académie de la chanson française, jury de treize membres présidé par Pierre Mac Orlan. Il s’ouvre avec La femme du vent qui, selon sa créatrice, est à l’origine de ses chansons "de femmes". Recourant au merveilleux en imaginant que la narratrice a pour amant le vent, elle peut illustrer les amours éphémères ainsi que le départ inévitable des enfants. Ce texte d’Anne Sylvestre reprend l’ancienne croyance en la vertu fécondante du vent. A ce sujet, la mythologie grecque rapporte l'histoire de la princesse athénienne Orithye enlevée par Borée, fils d'Éos (l'Aurore) et d'Astréos, et personnification du vent du nord. Comme le remarque Daniel Pantchenko dans Anne Sylvestre: Et elle chante encore ? (2012), La femme du vent, sur laquelle plane l’ombre de la folie et pouvant être perçue comme une chanson où l'amour s'affirme contre les bienséances (la jeune femme aime le vent, sa mère essaie de la dissuader, mais elle se laisse entraîner, ouvre la fenêtre et donne naissance à un enfant), présente une analogie conjoncturelle avec Le vent, de Georges Brassens. Celui-ci signe d’ailleurs la préface imprimée au verso de la pochette du disque, lequel se trouve illustré de la photo de Stan Wiezniak (celle qui orne le recto est également de lui):
Ce
public de France et de Navarre, que l’on a coutume de considérer comme
le plus fin du monde, semble avoir une tendance fâcheuse à bouder un peu
les débuts de ceux qui le respectent assez pour se refuser à lui faire
la moindre concession.
Cependant,
un jour ou l’autre, il finit par vouer une profonde gratitude aux
artistes qui ont réussi à se faire aimer de lui malgré lui – si j’ose
dire – en dérangeant ses habitudes.
Ce
jour est venu pour Anne Sylvestre. Petit à petit, en prenant tout son
temps, sans contorsion, grâce à la qualité de son œuvre et à la dignité
de son interprétation, elle a conquis ses adeptes, ses amis un par un et
définitivement.
On commence à s’apercevoir qu’avant sa venue dans la chanson il nous manquait quelque chose, et quelque chose d’important.
Parmi
les autres chansons de ce disque, on retiendra la reprise de Quatre
saisons, dont un enregistrement public à L’Écluse figure sur le super
45T à la pochette au trèfle Quatre révélations de la chanson (Philips
MC 7) sorti en 1959. Mais aussi Éléonore, Les punaises, Bergerade ou
encore Moire et Satin ou Petite chanson sans importance. Différents
morceaux aux mélodies et rythmes diversifiés, aux arrangements
minimalistes marqués entre autres par la guitare de Barthélémy Rosso, la
contrebasse de Pierre Nicolas, présents également sur le disque Anne
Sylvestre chante....
Anne
et Georges eurent l’honneur de l’émission de Jacques Grello Entre Blanche et Pigalle (ORTF, 28/05/1962), qui retrace
l’histoire du Théâtre des Trois Baudets. Brassens y interpréta deux
chansons: Le grand café (Charles Trenet) et Pénélope. La dernière
émission télévisée dans laquelle ils apparurent ensemble fut enregistrée
le 12/10/1977. Il s’agit de Numéro Un: Georges Brassens, diffusée sur
TF1 le 19/11 suivant. Aux côtés du poète sétois, Maritie et Gilbert
Carpentier reçurent aussi Marcel Amont, Philippe Chatel, Joel Favreau,
Sylvie Joly, Pierre Louki et Louis Nucera. Brassens chanta Les
trompettes de la renommée, Histoire de faussaire, Don Juan, La princesse
et le croque-notes, Les passantes, La marine, Cupidon s’en fout, La
non-demande en mariage et L’orage. Par ailleurs, il accompagna Pierre
Louki pour sa chanson Mes copains et Marcel Amont interpréta Le chapeau
de Mireille. Anne Sylvestre, quant à elle, choisit de chanter Les gens
qui doutent, tiré de son album Comment je m’appelle (Philips 558 058),
récemment paru. Le refrain de cette chanson fait montre d’un langage
libéré, pratique avec laquelle un certain nombre d’artistes dans le
sillage de Brassens ont progressivement renoué. Mais tous ne purent en
user à leur guise. Et Anne Sylvestre en vécut l’expérience, qu’elle
raconte à Jacques Vassal.
Anne
Sylvestre: "(…) j’avais choisi de chanter Les gens qui doutent; on a
failli m’empêcher de la chanter sous prétexte qu’elle contenait des
gros mots. Dans une émission consacrée à Brassens ! Une femme n’a pas le
droit, c’est le clivage toujours, un homme peut dire des gros mots mais
pas une femme. J’ai trouvé ça assez comique (…)" [Vassal J. -
Brassens, homme libre - p. 169]
Malgré
tout, elle put interpréter sa chanson, défendue par Georges ainsi que
Pierre Nicolas qui, selon ses souvenirs, ponctua son intervention d’un "Foutez-lui la paix !", avant que l’auteur-compositeur du Pornographe
ne l’annonce : "Voici maintenant mon amie Anne Sylvestre !"
Si
l’admiration et le respect de Brassens pour l’autrice et interprète de
La femme du vent furent profonds, la réciproque est également vraie. En
témoignent ses récits des visites régulières (deux fois par semaine,
lorsque leurs tournées le permettaient) qu’elle rendit à Georges dans sa
loge, à Bobino. [Agid D. - Anne Sylvestre, arrivée libre jusqu’ici -
Les Amis de Georges N°117 (septembre-octobre 2010)] Également, ses deux
premières guitares qu’elle nomma successivement "Marinette" pour celle
dotée de cordes en nylon et "Margot" pour celle à cordes métalliques.
[Lonjon B., 2017. Brassens, les jolies fleurs et les peaux de vache]
Dans un entretien avec Jacques Vassal daté du mois de novembre 1990,
elle mène une réflexion sur l’impact du sétois moustachu sur la chanson
et le public, s’interrogeant sur sa popularité.
Anne
Sylvestre: "C’était élaboré et c’était pétri d’érudition en plus; il
a souvent fait référence à des choses complètement littéraires,
mythologiques… qui ne sont pas forcément à la portée de tout le monde.
Maintenant, cette façon d’écrire extrêmement rigoureuse et en disant le
maximum de choses dans le minimum de temps, moi, je trouve que c’était
une belle chose à voir. Maintenant, je me dis qu’avec une chanson de
Brassens, on doit pouvoir en faire trente ou cinquante ! C’était du
gaspillage de mots !" [Vassal J. - Brassens, homme libre - p. 128]
Anne
Sylvestre n’a pas été passionnée par la chanson dès sa plus tendre
enfance. Ce, bien qu’elle découvrit Charles Trenet dès l’âge de quatre
ans par l’entremise de son père. Elle s’y intéressa plus tard avec le
tout premier disque qui lui fut offert et qui comporte une des chansons
fortes du sétois moustachu: Le gorille. Dans l’opuscule Anne Sylvestre
(2007), retraçant les cinquante années de carrière de sa sœur, Marie
Chaix revient sur les moments où elles écoutaient ensemble le disque en
question: "J’ai onze ans, je ne comprends pas tout, mais Anne et moi
apprenons toutes les chansons, c’est le bonheur total." Il faut compter
également les 78T de jazz de son frère Paul, qu’Anne écouta assidûment,
avec une prédilection pour Sidney Bechet, Louis Armstrong (qu’elle vit
sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées), Johnny Dodds et Milton "Mezz" Mezzrow. Néanmoins, cela n’influence à presque aucun moment ses
compositions personnelles, contrairement à Brassens. Toujours du point
de vue de la musique, les mélodies, les notes, lui viennent en tête
cependant qu’elle écrit. C’est ce qui explique en grande partie pourquoi
son œuvre ne compte pas de mise en musique de poèmes. En outre, elle
souligne l’exemple que Georges lui a donné: "celui d’écrire toujours
en très bon français et de ne mettre que des mots utiles." Mais elle
s’est toujours sentie plus proche de Jacques Brel:
Anne
Sylvestre: "Du point de vue de l’écriture, j’ai plutôt ce côté un peu
lyrique de Brel, en regard du caractère très mesuré, très cadré, de
Brassens, avec lequel, c’est vrai, il y a eu une ou deux émissions et un
ou deux témoignages. Mais je n’ai jamais fait partie de son entourage,
ce n’était pas possible, j’étais une fille ! […] Brel et moi, on n’était
pas dans la même maison de disques; je l’ai rencontré et j’ai
participé à des tournées organisées par Canetti avec lui, en Belgique et
en Hollande, mais nos échanges n’allaient pas plus loin que: "Bonjour, est-ce que la vie va ?" En fait, je n’ai jamais été proche ni
de l’un ni de l’autre."
L’importance
et la richesse de son œuvre - hélas relativement méconnue, tant par sa qualité que sa quantité, font
d’Anne Sylvestre l’égale indiscutable de ces deux grands poètes de la
chanson francophone auxquels s’ajoute Léo Ferré. Sans concession aucune,
elle explore continuellement avec authenticité et singularité une
grande diversité de sujets qui la préoccupent, à travers l’imagination
d’univers aux multiples facettes, tant sur les registres de la gravité
que de l’humour. L'article de Cécile Prévost-Thomas et Hyacinthe Ravet, titré Anne Sylvestre, sorcière, comme les autres… et paru en 2010 dans le N°23 de la revue Travail, genre et sociétés, ainsi que l'analyse de Laurent Luneau pour le N°11 du magazine Je chante ! (mars-avril-mai 1993) permettent d'approfondir le sujet. Dans Le Figaro du 03/09/2007, Bertrand Dicale écrivit:
"Il y a énormément de texte dans les œuvres de cette héritière de
Georges Brassens, une langue diablement habile et des tournures souvent
virtuoses, et on pourrait s'attendre à un exercice de déclamation
poétique." Il ne faut pas non plus oublier une certaine mise en scène,
parfois presque théâtrale de ses chansons. Hélène Martin, qui consacra
sa carrière à la mise en musique et à l'interprétation de la poésie,
connut Anne Sylvestre à La Colombe à l’époque où - après avoir été particulièrement stimulée par la découverte de Nicole Louvier et de ses chansons - elle fit ses débuts
dans les cabarets de la rive gauche. Citée par Daniel Pantchenko dans
Anne Sylvestre: Et elle chante encore ?, elle revient sur la carrière
de sa consœur.
Hélène
Martin: "(…) c’est un parcours, une œuvre. C’est une personne qui
avance, et ça, c’est très difficile dans ce domaine de la chanson, en
tant que femme; elle est un peu plus jeune que moi, mais on lui renvoie
tout le temps des références au passé. Elle en a souffert sans doute
davantage que nous par ce "Brassens en jupon" sans cesse répété et que
j’ai trouvé grotesque. La seule chose qui pourrait se rapprocher d’un
Brassens - et ça ne peut être qu’élogieux ! -, c’est sa façon de
travailler la chanson, comme un potier, un tourneur. Elle possède une
espèce de science un peu semblable à celle de Brassens, mais elle n’a
pas le même jeu, la même manière de faire sonner les mots. Et encore
moins la musique. Donc, elle a souffert de cette référence constante,
très sotte"
Afin
de comprendre ce qui est évoqué ici, il nous faut remonter jusqu’en
avril 1962. Anne Sylvestre est alors en première partie de Gilbert
Bécaud à l’Olympia. C’est à cette époque que fleurissent dans la presse
des comparaisons récurrentes avec Georges Brassens. En particulier la
rubrique "Ceux qui montent" du Nouveau Candide N°49 (05/04/1962), dans
laquelle on lit pour la première fois, dans le titre d’un article, la
fameuse expression Brassens en jupon, plus condescendante que
flatteuse et qui accompagnera Anne durant toute sa carrière. Au point
que durant une période, elle n’osera plus citer son confrère au cours de
ses interviews. A noter qu’un article de France-Soir du 21/03/1962
parle de Georges Brassens féminin. Venant en appui de cet exposé, la
chanson Berceuse pour moi, parue en 1967 sur le 33T 30 cm Philips P
77.871 L, et dans laquelle le sétois se trouve cité, est très évocatrice
d’une époque difficile, de questionnement personnel pour Anne sur le
plan de sa carrière. La teneur de certaines critiques n’y étant pas
étrangère. Au cours d’une interview réalisée à Paris le 05/01/1993 par Medhi Ahoudig, Raoul Bellaïche, Colette Fillon et Laurent Luneau, et
publiée dans le N°11 du magazine Je chante !,
l’autrice et interprète d’Eléonore fait le point sur cette parenté avec
Brassens qui n’est, nous l’avons vu, pas absolue. Elle se souvient
également de la préface rédigée par Robert Beauvais pour son premier 33T
25 cm et qui est introduite par la locution Anne Sylvestre ou la
duchesse en sabots:
Anne
Sylvestre: "(…) ça m’a suivie...! J’ai même écrit, pour charger un
peu Mes sabots de bois, et tout le monde l’a prise au sérieux. Je
n’avais pas frappé assez fort. "Brassens en jupons", au départ, je me
suis efforcée de le prendre comme un compliment alors que ça n’en était
pas un, parce que le "en jupons", c’est toujours réducteur. Ça veut
dire: "Elle n’écrit pas mal pour une femme, dans le genre de Brassens". Je veux bien que ça dure quelques années parce que les gens ont
besoin de références, d’étiquettes et de tiroirs pour ranger tout le
monde, mais quand trente-cinq ans plus tard - car ça arrive encore - on
parle de moi comme la "Brassens en jupons"...! Il me semble que j’ai
gagné le droit d’être moi-même. C’est vrai que Brassens a quelques
années de plus que moi, mais je pense que, sans déployer un orgueil
démesuré, ce que j’écris est aussi important. J’admire beaucoup
Brassens, mais pour moi, ce n’est pas un maître, c’est un contemporain.
Il a été très gentil, il m’a écoutée et il a écrit au dos d’une de mes
pochettes: "On s’aperçoit qu’avant sa venue, il nous manquait quelque
chose, et quelque chose d’important". Merci, Georges, et puis c’est
tout ! J’aurais voulu qu’on me foute la paix avec ça et qu’on veuille
bien reconnaître que j’existe et que j’ai peut-être aussi montré un
chemin. Mais en tout cas, à mes débuts, je me suis efforcée de me
débarrasser de tout ce qui pouvait être une influence de qui que ce
soit, parce que je n’avais pas envie de ressembler à quelqu’un, j’avais
envie d’être moi."
Maxime
Le Forestier discute de ces différents points avec Daniel Pantchenko
et, faisant le lien avec Brassens, il loue les talents d’écriture d’Anne
Sylvestre et évoque l’accompagnement à la guitare, instrument qu’elle
n’utilise plus sur scène depuis près de trente ans.
Maxime
Le Forestier: "Ça a dû l’énerver un peu, mais il y a une écriture
très classique chez Anne, et c’est d’abord pour ça qu’on la relie à
Brassens ; après, il y a aussi la guitare, et l’époque. Mais ça voulait
d’abord dire : "Attention ! Beaux textes !" (…) J’aime bien la
carrière d’Anne. Sans doute cela n’a-t-il pas dû être facile pour elle,
mais c’est sans concession. Elle a fait ce qu’elle a aimé et ce qu’elle a
voulu tout le temps, et ça c’est reconnu un jour où l’autre."
A
la suite de tout cela, doit-on voir une relation de cause à effet
lorsque l’autrice et interprète de Une sorcière comme les autres considère avec
énormément de respect, voire de tendresse, mais aussi avec modération et
parfois sévérité, certaines prises de position qu’induisent plusieurs
œuvres du poète sétois (La complainte des filles de joie, Don Juan,
Embrasse-les tous, Pénélope, Quatre-vingt-quinze pour cent) à l’égard
des femmes ? Citant également Les copains d’abord en laquelle Anne
Sylvestre voit la partie la plus visible d’une certaine misogynie
qu’elle attribue à Brassens, Didier Agid tempère en expliquant qu’elle
n’y décèle nullement d’inimitié, mais penche plutôt pour une trop grande
indulgence du "Bon Maître" pour le machisme de son époque. [Agid D. - Anne Sylvestre, arrivée libre jusqu’ici -
Les Amis de Georges N°117 (septembre-octobre 2010)] Considère-t-elle réellement son confrère comme
misogyne ? Dans un entretien avec Jacques Vassal pour Brassens, homme
libre (2011), elle convient le contraire, l’estimant plutôt traditionaliste sur le sujet des femmes. Il est ici intéressant de
confronter ces propos avec l’analyse de Salvador Juan dans Sociologie
d'un génie de la poésie chantée: Brassens (2017) qui vise à démontrer
que Georges, dans ses chansons, observe la société, veut rendre compte
de la réalité à travers la fiction tel un sociologue non professionnel
qui esthétiserait ses descriptions, études et raisonnements. Tout
autant, il y exprime ses propres convictions, placées à l’encontre de la
misogynie et de la phallocratie.* Et Anne Sylvestre semble, avec
toutefois une part de réserve, appuyer ce discours lorsqu’elle relate à
Jacques Vassal sa vision de Brassens comme très tolérant, très nuancé et
qu’il est très difficile de trancher en affirmant de manière
catégorique quel fut réellement le fond de sa pensée.
Quoi
qu’il en soit, l’œuvre du "Bon Maître" croisa de nouveau la sienne
avec une reprise des Passantes qu’elle inclut dans son spectacle au Théâtre de la Potinière (paru en 1995 sous la forme d’un double CD
référencé EPM 983 672), dans le 2e arrondissement de Paris. Elle y
interpréta également La margelle de Roger Riffard et Présence de Félix
Leclerc. Près de dix ans auparavant, en septembre 1986, Anne participa à
un hommage à Brassens à l’Olympia avec Romain Didier, Joel Favreau,
Roger Gicquel, Karim Kacel, Maxime Le Forestier et Georges Moustaki.
Elle chanta Embrasse-les tous et Grand-père. Le dimanche 07/10/2001,
Anne Sylvestre participa, avec son amie Françoise Houriet - directrice
de la scène nationale de Saint-Nazaire, à une intégrale Brassens (144
chansons dans la journée), par une vingtaine d’artistes. Mis sur pied
avec l’auteur-compositeur-interprète suisse Michel Bühler, ce Courant
d’airs se tint au Fanal de Saint-Nazaire. Anne reprit Le pluriel, avec
une altération humoristique dans le refrain : C’est sa règle et j’y
tiens ! Pour le spectacle de l’année suivante (06/10/2002), qui prit
le nom de Jalousies d’artistes, elle assura le lever de rideau avec
Chanson pour l’Auvergnat (reprise également le 11/10/2009 sur la scène du Trianon théâtre à l'occasion d'un concert hommage à Jacques Canetti, aux côtés de Agnès Bihl, Jeanne Cherhal, Clarika, La Grande Sophie, Amélie-les-crayons, Les Franjines, Madjo, François Morel, Anne Roumanoff et Carmen Maria Vega) et chanta aussi Au jardin de mon père (Gilles
Vigneault) et La margelle (Roger Riffard). Son public, fidèle, la suivit
avec enthousiasme dans cet exercice, plutôt récent dans sa carrière et
qui lui permit, tout en incluant de nouvelles idées de mise en scène (y
compris pour ses propres chansons), de faire évoluer ses récitals.
Aujourd’hui, créatrice d’une œuvre sur plus de soixante années, Anne
Sylvestre n’a très certainement pas dit son dernier mot !
*Si l’on replace les textes de Brassens dans le contexte de leur époque, on perçoit alors la personnalité contradictoire du sétois moustachu, liée à sa grande humanité. Des chansons telles que La non-demande en mariage ou encore Quatre-vingt-quinze pour cent montrent sa vision moderne de la société et des relations entre les femmes et les hommes. Aussi peut-on le considérer comme l’un des plus grands féministes de son temps.
*Si l’on replace les textes de Brassens dans le contexte de leur époque, on perçoit alors la personnalité contradictoire du sétois moustachu, liée à sa grande humanité. Des chansons telles que La non-demande en mariage ou encore Quatre-vingt-quinze pour cent montrent sa vision moderne de la société et des relations entre les femmes et les hommes. Aussi peut-on le considérer comme l’un des plus grands féministes de son temps.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire