Les sessions pour ce double 33T, au profit du Comité Perce-Neige, eurent lieu les 14 et 15/05/1980 aux Studios de Radio Monte-Carlo (8, rue Magellan, Paris 8e), sous la direction artistique de Jean-Pierre
Hebrard. Pour accompagner Georges Brassens: Pierre Nicolas à la contrebasse, Joel Favreau à la
guitare et Jean Bertola au piano. L'ancien musicien de Charles Aznavour participa à la production des trente-et-un titres mis en boite durant ces deux journées.
Si l'on touche ici à un registre ancien voire rétro, il faut souligner l'interprétation respectueuse de Brassens, qui allie entrain, fraîcheur et talent, faisant sonner et mettant en valeur ces chansons qui constituent un témoignage des racines musicales diversifiées de son adolescence. André Tillieu, qui fut aux premières loges de la genèse du projet, témoigne dans Brassens auprès de son Arbre (1983): "(...) Un ami, à qui je faisais écouter la bande [du Grand Quitte ou double de Radio Monte-Carlo]*, me lança avec une admiration véhémente: "Nom de Dieu, comme il chante bien !"Et pourtant, cet ami est une des grosses têtes belges de chez Philips: il "vend" donc du Brassens depuis un quart de siècle. Braqué sur les textes et les musiques, il n'avait pas encore pris exactement conscience des qualités exceptionnelles de l'interprète." Le domaine musical étant ici abordé, il est intéressant de faire le lien avec le "swing" dont le sétois fait montre, en plus de sale "swing" dont le sétois fait montre"swing" dont le sétois fait montre diction très précise. Autant de caractéristiques nettement perceptibles à l'écoute.
Joel Favreau: "Il décalait, il swinguait comme un fou. A la guitare, il avait une rythmique d'acier, une locomotive qui ne bougeait pas d'un poil, et il se baladait dessus: le principe du swing. Il faisait ce qu'il voulait de façon presque instinctive. Le résultat n'avait rien de sommaire, c'était simplifié, épuré..." [Calvet L.-J. - Georges Brassens - p. 259]
Dans Georges Brassens (1991), Louis-Jean Calvet explique que ce son jazzy est issu d'un dialogue entre la base rythmique (mise en valeur par le piano) et la voix de Georges. Il appuie ses propos en citant pour exemples Boum et Terre de Charles Trenet. Ou bien encore Pour me rendre à mon bureau de Jean Boyer, que Georges Tabet contribua à populariser. Dans cette dernière, datant de 1945, l'auteur évoque de façon humoristique les débuts de la guerre et les conditions de vie durant l'Occupation, surtout les restrictions et les réquisitions dans le domaine des transports. La construction du texte, dont la chute est progressivement amenée au fil des cinq couplets, inspira significativement Brassens qui redéveloppa cette technique d'écriture pour ses propres chansons. Toujours, il en soigna les chutes de manière à les rendre marquantes autant que possible: Le gorille en est un des premiers exemples.
Quatre des titres enregistrés virent la participation de Georges Tabet qui apporta sa propre touche vocale empreinte de gaieté: On n’a pas besoin de la lune (André Hornez, Paul Misraki), Le Petit Chemin (Jean Nohain, Mireille), Y'a toujours un passage à niveau (Jean Boyer, Georges van Parys) et Le Vieux Château (Jean Nohain, Mireille). Le fait est émouvant pour le sétois, dont il est une des idoles de toujours. Tous deux se rencontrèrent suite à un entretien que Tabet eut avec André Tillieu à l'occasion de la présentation de son ouvrage Vivre deux fois en Belgique en mars 1980. Un exemplaire dédicacé étant parvenu à Georges, celui-ci invita chez lui, rue Santos-Dumont, le co-dialoguiste du Corniaud (1965) et de La grande vadrouille (1966). Le tête-à-tête fut fameux et en enfanta d'autres au cours desquels Brassens et Tabet se plongèrent dans les standards d'avant-guerre. L'un à la guitare, l'autre au piano. Une série d'enregistrements naquirent, qui initièrent le projet pour Radio Monte-Carlo en faveur de Perce-Neige. Au cours d'un entretien avec Jacques Vassal en mars 1990, Joel Favreau se souvient et donne des détails techniques sur les enregistrements.
Joel Favreau: "(...) Il était tout content de rencontrer Georges Tabet parce qu'il connaissait par cœur toutes ses chansons et Tabet était très flatté, évidemment... Là, Brassens m'a fait faire des accompagnements. (...) Il y avait des démarches harmoniques qui n'étaient pas trop difficiles et, quand même, de chouettes trouvailles, quelquefois une petite gâterie sympathique. Lui, il savait tout ce qui concernait ces chansons avec une précision rigoureuse: "Non, pas cet accord ! Celui-là !... avec un petit poil de différence"... Il ne m'avait jamais emmerdé pour ses chansons à lui mais, là, il était précis. Moi, je ne discutais pas parce qu'il savait ça mieux que moi. Il les chantait souvent dans les loges, pour s'échauffer avant son propre spectacle. (...) En général, la première prise était la bonne et il n'était pas question de faire de montages parce que son fameux petit décalage n'était pas à chaque fois le même. Donc, pas de play-back." [Vassal J. - Brassens, homme libre - p. 34]
Dans son Brassens (1991), André Sallée perçoit une sorte d'anachronisme dans ce duo. Ceci dans la mesure où l'auteur-compositeur de La mauvaise réputation prend les différentes chansons à son compte, imposant son style avec le plus de fidélité possible. [Sallée A. - Brassens - p. 205]
Au total, vingt-sept chansons furent sélectionnées afin de constituer le double 33T Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse (Philips 6622 032), paru au printemps 1982. Outre les titres évoqués précédemment, on y trouve aussi Sur mon phono (Fernand Bonifay - Jean Hourdeaux, Jean Claudric), Avoir un bon copain (Jean Boyer, Werner R. Heymann), À Paris dans chaque faubourg (René Clair, Maurice Jaubert), Le Refrain des chevaux de bois (Charlys - Maurice Vandair, Maurice Alexander), Sous le kiosque à musique (Charlys - Maurice Vandair, Marc Lanjean), L'amour est passé près de vous (Charlys - Raymond Souplex, Frédo Gardoni - Sacha Chwat), Le Général dort debout (Jean Féline, Michael Carr), Le Bleu des bleuets (Edmond Haraucourt, Marcel Legay) très apprécié de Jacques Grello, À la Varenne (Marc-Hély, José Jekyll), Le Bateau de pêche (André Hornez, Paul Misraki), La Romance de la pluie (Jack Meskill - adaptation d'André Hornez, Jack Stern), Une partie de pétanque (André Montagard, Léo Nègre - André Montagard), Puisque vous partez en voyage (Jean Nohain, Mireille), Quand un vicomte (Jean Nohain, Mireille), Le Chemin de ma belle (Louis Poterat, Paul Misraki), Il existe encore des bergères (Jean Tranchant), Les Prénoms effacés (Jean Tranchant), J'ai connu de vous (Charles Trenet), Verlaine (Charles Trenet, sur un poème de Paul Verlaine) et Le Fiacre (Léon Xanrof).
C'est toute une époque charnière qui est résumée ici. Des années 1930 à la Libération, la chanson connut une grande évolution et ce, à plusieurs titres. Tout d'abord, le disque 78T y connut un essor très important et vit tous les artistes s'y rallier progressivement. En parallèle, de plus en plus de foyers s'équipèrent d'un poste de TSF, ce qui permet aux auteurs, compositeurs et interprètes d'avoir une meilleure visibilité, tant pour les œuvres déjà connues du public que pour les nouveautés. D'autre part, le cinéma en profonde mutation eut de plus en plus recours aux artistes de la chanson, à l'instar de Maurice Chevalier et Jean Sablon. Ce à quoi s'ajoute la perte de vitesse des cafés-concerts au profit du développement de grandes salles de spectacle comme l'A.B.C. et Bobino, mais également de cabarets ouverts à l’initiative d’artistes. Ainsi en fut-il de La Vie Parisienne, établissement de Suzy Solidor où chanta entre autres le jeune Charles Trenet. Ce dernier, s'inspirant de Pills et Tabet, Gilles et Julien, forma en 1933 le duo Charles et Johnny avec son ami le pianiste suisse Johnny Hess, rencontré en 1932 au College Inn, club de jazz de la rue Vavin (Paris 6e). Les deux compères se produisirent ensemble jusqu'au début de l'automne 1936. C'est après qu'il eut satisfait à ses obligations militaires que Trenet amorça véritablement une carrière en solo, laquelle explosa en mars 1938 avec un véritable triomphe sur la scène de l'A.B.C., porté par des chansons comme Je chante, Fleur bleue ou encore Y'a d'la joie. Un son nouveau, entrainant et joyeux qui marqua profondément le jeune Georges Brassens qui lui rend hommage dans cet opus !
Sur les sous-pochettes blanches protégeant chacun des deux disques (respectivement référencés 6313 325 et 6313 326) sont imprimés les titres ainsi que les crédits. Une remarque importante, Sur mon phono est attribuée par erreur à Charlys et Vincent Scotto. Sur label du disque concerné, les véritables crédits (Fernand Bonifay - Jean Hourdeaux, Jean Claudric) reprennent leur place.
Quatre chansons en plus de celles présentées plus haut, restèrent inédites jusqu'en 2001 et leur publication sur le disque N°13 Inédits de l'intégrale "La mauvaise réputation" (Mercury/Universal Music 586343-2). Il s'agit de: En quittant la ville (Charles Trenet), Adieu, Venise provençale (Henri Allibert, René Sarvill, Vincent Scotto), Ça s'est passé un dimanche (Jean Boyer, Georges van Parys) et Mimile (Jean Boyer, Georges van Parys).
"Ce disque est un document, mais pour moi il reste avant tout un témoignage d'amitié." Telle est la conclusion de la préface de Lino Ventura imprimée au verso de la pochette non ouvrante de ce double 33T. Y sont cités nommément et vivement remerciés Michel Bassi, Albert Mathieu et Stéphane Banessy, de l'équipe de Radio Monte-Carlo pour leur collaboration technique à l'opération en faveur de Perce-Neige. Une seconde préface, de Georges Tabet, celle-là, revient de manière émouvante sur l'histoire familiale des racines musicales de Brassens, les liens tissés entre les deux artistes et enfin, leur collaboration pour le présent disque. Ce fut - mais les deux Georges, sur le moment, ne s'en doutèrent pas - la dernière prestation du sétois en studio.
Autre personne ayant collaboré à l'élaboration de Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse et dont le nom figure parmi les mentions du bas du verso de la pochette: le photographe Claude Delorme, à qui l'on doit le cliché illustrant le recto. On notera deux imprimeurs: Glory pour la pochette et Montreuil Offset pour les sous-pochettes.
Un 45T simple promotionnel fut pressé et émis la même année que l'album deux disques. Il porte la référence Philips 6837 753 et les titres mis en exergue sont Pour me rendre à mon bureau et Le Bleu des bleuets. La pochette est de papier blanc, fin et non laminé. Elle reprend, au niveau des lettrages, les codes de celle du double 33T. Au recto, sous les deux titres encadrés (ainsi que le rappel 'Extrait de l'album 2 disques n°6622 032 / Musicassette n° 7579 032'), l'estampille 'DISQUE HORS-COMMERCE'. En bas, on retrouve la mention (accompagnée du logo RMC) 'Enregistrements réalisés en 1980 par Radio Monte-Carlo pour l’œuvre du Comité PERCE-NEIGE', imprimée en haut à droite du recto de la pochette de Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse. Le verso de la pochette de ce 45T simple ne reprend que la préface de Lino Ventura et cite, en bas, l'ensemble des contributeurs à l'enregistrement des deux morceaux concvernés. La mention de l'imprimeur est cette fois: 'Imp. POLYGRAM INDUSTRIES MESSAGERIES'.
*Selon André Tillieu, c'est le 18/10/1980 que Brassens lui fit entendre, ainsi qu'à d'autres de ses amis proches, un enregistrement de l'émission sur bande magnétique. Une semaine plus tard, l'écrivain et journaliste en reçut une copie intégrale à titre personnel. Georges fut ainsi incité avec enthousiasme à laisser graver ces chansons revisitées sur disque pour les publier. Il répondit alors rituellement: "Après mon prochain microsillon ! Si je le faisais à présent, on croirait que je n'ai plus rien à dire. N'allez pas croire: il y a toujours deux ou trois échotiers prêts à annoncer que je suis fini. Ça n'a guère d'importance, mais il vaut mieux ne pas leur donner l'occasion de colporter des conneries."
Si l'on touche ici à un registre ancien voire rétro, il faut souligner l'interprétation respectueuse de Brassens, qui allie entrain, fraîcheur et talent, faisant sonner et mettant en valeur ces chansons qui constituent un témoignage des racines musicales diversifiées de son adolescence. André Tillieu, qui fut aux premières loges de la genèse du projet, témoigne dans Brassens auprès de son Arbre (1983): "(...) Un ami, à qui je faisais écouter la bande [du Grand Quitte ou double de Radio Monte-Carlo]*, me lança avec une admiration véhémente: "Nom de Dieu, comme il chante bien !"Et pourtant, cet ami est une des grosses têtes belges de chez Philips: il "vend" donc du Brassens depuis un quart de siècle. Braqué sur les textes et les musiques, il n'avait pas encore pris exactement conscience des qualités exceptionnelles de l'interprète." Le domaine musical étant ici abordé, il est intéressant de faire le lien avec le "swing" dont le sétois fait montre, en plus de sale "swing" dont le sétois fait montre"swing" dont le sétois fait montre diction très précise. Autant de caractéristiques nettement perceptibles à l'écoute.
Joel Favreau: "Il décalait, il swinguait comme un fou. A la guitare, il avait une rythmique d'acier, une locomotive qui ne bougeait pas d'un poil, et il se baladait dessus: le principe du swing. Il faisait ce qu'il voulait de façon presque instinctive. Le résultat n'avait rien de sommaire, c'était simplifié, épuré..." [Calvet L.-J. - Georges Brassens - p. 259]
Dans Georges Brassens (1991), Louis-Jean Calvet explique que ce son jazzy est issu d'un dialogue entre la base rythmique (mise en valeur par le piano) et la voix de Georges. Il appuie ses propos en citant pour exemples Boum et Terre de Charles Trenet. Ou bien encore Pour me rendre à mon bureau de Jean Boyer, que Georges Tabet contribua à populariser. Dans cette dernière, datant de 1945, l'auteur évoque de façon humoristique les débuts de la guerre et les conditions de vie durant l'Occupation, surtout les restrictions et les réquisitions dans le domaine des transports. La construction du texte, dont la chute est progressivement amenée au fil des cinq couplets, inspira significativement Brassens qui redéveloppa cette technique d'écriture pour ses propres chansons. Toujours, il en soigna les chutes de manière à les rendre marquantes autant que possible: Le gorille en est un des premiers exemples.
Quatre des titres enregistrés virent la participation de Georges Tabet qui apporta sa propre touche vocale empreinte de gaieté: On n’a pas besoin de la lune (André Hornez, Paul Misraki), Le Petit Chemin (Jean Nohain, Mireille), Y'a toujours un passage à niveau (Jean Boyer, Georges van Parys) et Le Vieux Château (Jean Nohain, Mireille). Le fait est émouvant pour le sétois, dont il est une des idoles de toujours. Tous deux se rencontrèrent suite à un entretien que Tabet eut avec André Tillieu à l'occasion de la présentation de son ouvrage Vivre deux fois en Belgique en mars 1980. Un exemplaire dédicacé étant parvenu à Georges, celui-ci invita chez lui, rue Santos-Dumont, le co-dialoguiste du Corniaud (1965) et de La grande vadrouille (1966). Le tête-à-tête fut fameux et en enfanta d'autres au cours desquels Brassens et Tabet se plongèrent dans les standards d'avant-guerre. L'un à la guitare, l'autre au piano. Une série d'enregistrements naquirent, qui initièrent le projet pour Radio Monte-Carlo en faveur de Perce-Neige. Au cours d'un entretien avec Jacques Vassal en mars 1990, Joel Favreau se souvient et donne des détails techniques sur les enregistrements.
Joel Favreau: "(...) Il était tout content de rencontrer Georges Tabet parce qu'il connaissait par cœur toutes ses chansons et Tabet était très flatté, évidemment... Là, Brassens m'a fait faire des accompagnements. (...) Il y avait des démarches harmoniques qui n'étaient pas trop difficiles et, quand même, de chouettes trouvailles, quelquefois une petite gâterie sympathique. Lui, il savait tout ce qui concernait ces chansons avec une précision rigoureuse: "Non, pas cet accord ! Celui-là !... avec un petit poil de différence"... Il ne m'avait jamais emmerdé pour ses chansons à lui mais, là, il était précis. Moi, je ne discutais pas parce qu'il savait ça mieux que moi. Il les chantait souvent dans les loges, pour s'échauffer avant son propre spectacle. (...) En général, la première prise était la bonne et il n'était pas question de faire de montages parce que son fameux petit décalage n'était pas à chaque fois le même. Donc, pas de play-back." [Vassal J. - Brassens, homme libre - p. 34]
Dans son Brassens (1991), André Sallée perçoit une sorte d'anachronisme dans ce duo. Ceci dans la mesure où l'auteur-compositeur de La mauvaise réputation prend les différentes chansons à son compte, imposant son style avec le plus de fidélité possible. [Sallée A. - Brassens - p. 205]
Au total, vingt-sept chansons furent sélectionnées afin de constituer le double 33T Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse (Philips 6622 032), paru au printemps 1982. Outre les titres évoqués précédemment, on y trouve aussi Sur mon phono (Fernand Bonifay - Jean Hourdeaux, Jean Claudric), Avoir un bon copain (Jean Boyer, Werner R. Heymann), À Paris dans chaque faubourg (René Clair, Maurice Jaubert), Le Refrain des chevaux de bois (Charlys - Maurice Vandair, Maurice Alexander), Sous le kiosque à musique (Charlys - Maurice Vandair, Marc Lanjean), L'amour est passé près de vous (Charlys - Raymond Souplex, Frédo Gardoni - Sacha Chwat), Le Général dort debout (Jean Féline, Michael Carr), Le Bleu des bleuets (Edmond Haraucourt, Marcel Legay) très apprécié de Jacques Grello, À la Varenne (Marc-Hély, José Jekyll), Le Bateau de pêche (André Hornez, Paul Misraki), La Romance de la pluie (Jack Meskill - adaptation d'André Hornez, Jack Stern), Une partie de pétanque (André Montagard, Léo Nègre - André Montagard), Puisque vous partez en voyage (Jean Nohain, Mireille), Quand un vicomte (Jean Nohain, Mireille), Le Chemin de ma belle (Louis Poterat, Paul Misraki), Il existe encore des bergères (Jean Tranchant), Les Prénoms effacés (Jean Tranchant), J'ai connu de vous (Charles Trenet), Verlaine (Charles Trenet, sur un poème de Paul Verlaine) et Le Fiacre (Léon Xanrof).
C'est toute une époque charnière qui est résumée ici. Des années 1930 à la Libération, la chanson connut une grande évolution et ce, à plusieurs titres. Tout d'abord, le disque 78T y connut un essor très important et vit tous les artistes s'y rallier progressivement. En parallèle, de plus en plus de foyers s'équipèrent d'un poste de TSF, ce qui permet aux auteurs, compositeurs et interprètes d'avoir une meilleure visibilité, tant pour les œuvres déjà connues du public que pour les nouveautés. D'autre part, le cinéma en profonde mutation eut de plus en plus recours aux artistes de la chanson, à l'instar de Maurice Chevalier et Jean Sablon. Ce à quoi s'ajoute la perte de vitesse des cafés-concerts au profit du développement de grandes salles de spectacle comme l'A.B.C. et Bobino, mais également de cabarets ouverts à l’initiative d’artistes. Ainsi en fut-il de La Vie Parisienne, établissement de Suzy Solidor où chanta entre autres le jeune Charles Trenet. Ce dernier, s'inspirant de Pills et Tabet, Gilles et Julien, forma en 1933 le duo Charles et Johnny avec son ami le pianiste suisse Johnny Hess, rencontré en 1932 au College Inn, club de jazz de la rue Vavin (Paris 6e). Les deux compères se produisirent ensemble jusqu'au début de l'automne 1936. C'est après qu'il eut satisfait à ses obligations militaires que Trenet amorça véritablement une carrière en solo, laquelle explosa en mars 1938 avec un véritable triomphe sur la scène de l'A.B.C., porté par des chansons comme Je chante, Fleur bleue ou encore Y'a d'la joie. Un son nouveau, entrainant et joyeux qui marqua profondément le jeune Georges Brassens qui lui rend hommage dans cet opus !
Quatre chansons en plus de celles présentées plus haut, restèrent inédites jusqu'en 2001 et leur publication sur le disque N°13 Inédits de l'intégrale "La mauvaise réputation" (Mercury/Universal Music 586343-2). Il s'agit de: En quittant la ville (Charles Trenet), Adieu, Venise provençale (Henri Allibert, René Sarvill, Vincent Scotto), Ça s'est passé un dimanche (Jean Boyer, Georges van Parys) et Mimile (Jean Boyer, Georges van Parys).
"Ce disque est un document, mais pour moi il reste avant tout un témoignage d'amitié." Telle est la conclusion de la préface de Lino Ventura imprimée au verso de la pochette non ouvrante de ce double 33T. Y sont cités nommément et vivement remerciés Michel Bassi, Albert Mathieu et Stéphane Banessy, de l'équipe de Radio Monte-Carlo pour leur collaboration technique à l'opération en faveur de Perce-Neige. Une seconde préface, de Georges Tabet, celle-là, revient de manière émouvante sur l'histoire familiale des racines musicales de Brassens, les liens tissés entre les deux artistes et enfin, leur collaboration pour le présent disque. Ce fut - mais les deux Georges, sur le moment, ne s'en doutèrent pas - la dernière prestation du sétois en studio.
Autre personne ayant collaboré à l'élaboration de Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse et dont le nom figure parmi les mentions du bas du verso de la pochette: le photographe Claude Delorme, à qui l'on doit le cliché illustrant le recto. On notera deux imprimeurs: Glory pour la pochette et Montreuil Offset pour les sous-pochettes.
Un 45T simple promotionnel fut pressé et émis la même année que l'album deux disques. Il porte la référence Philips 6837 753 et les titres mis en exergue sont Pour me rendre à mon bureau et Le Bleu des bleuets. La pochette est de papier blanc, fin et non laminé. Elle reprend, au niveau des lettrages, les codes de celle du double 33T. Au recto, sous les deux titres encadrés (ainsi que le rappel 'Extrait de l'album 2 disques n°6622 032 / Musicassette n° 7579 032'), l'estampille 'DISQUE HORS-COMMERCE'. En bas, on retrouve la mention (accompagnée du logo RMC) 'Enregistrements réalisés en 1980 par Radio Monte-Carlo pour l’œuvre du Comité PERCE-NEIGE', imprimée en haut à droite du recto de la pochette de Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse. Le verso de la pochette de ce 45T simple ne reprend que la préface de Lino Ventura et cite, en bas, l'ensemble des contributeurs à l'enregistrement des deux morceaux concvernés. La mention de l'imprimeur est cette fois: 'Imp. POLYGRAM INDUSTRIES MESSAGERIES'.
*Selon André Tillieu, c'est le 18/10/1980 que Brassens lui fit entendre, ainsi qu'à d'autres de ses amis proches, un enregistrement de l'émission sur bande magnétique. Une semaine plus tard, l'écrivain et journaliste en reçut une copie intégrale à titre personnel. Georges fut ainsi incité avec enthousiasme à laisser graver ces chansons revisitées sur disque pour les publier. Il répondit alors rituellement: "Après mon prochain microsillon ! Si je le faisais à présent, on croirait que je n'ai plus rien à dire. N'allez pas croire: il y a toujours deux ou trois échotiers prêts à annoncer que je suis fini. Ça n'a guère d'importance, mais il vaut mieux ne pas leur donner l'occasion de colporter des conneries."
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