Georges Brassens - sa guitare et les rythmes - N°3 (Polydor 530.033) est arrivé dans les bacs à la fin de l’année 1954. Le dessin sur fond rouge illustrant le recto de la pochette est un portrait de Georges Brassens avec une mèche allumée, simulant une bombe. Son auteur, Henri Favre, a apposé sa signature dans le coin en haut à gauche. Cette métaphore imagée annonce ainsi le contenu du disque comportant des chansons qui, à leur façon, vont détoner. En bas, le nom de Georges Brassens - en blanc - suivi de la mention 'N°3', car il s’agit de son troisième album. Juste dessous cette dernière, une estampille: ‘Fabriqué en France’. A noter que si le prénom du sétois moustachu est imprimé en lettres capitales de petite taille, son nom apparaît en plus gros et dans une police d’écriture proche de celle, manuscrite, de l’artiste. En haut à droite figure le logo Polydor surmonté de la référence du disque: LP 530.033. Juste en dessous sont imprimés les mentions 'MICROSILLON 33T – MEDIUM' ainsi que les dix titres de ce 33T 25 cm.
Le verso reprend, à quelques différences près, le graphisme de celui de la pochette du 25 cm précédent, avec un bandeau supérieur constitué de trois parties. Sur la partie gauche, le titre du disque accolé à un cartouche noir vertical arborant la mention 'Variétés' imprimée en blanc. À droite, un cadre orange comporte les titres des chansons. En dessous figurent 25 rappels de références du catalogue Philips. Une mention de l'imprimeur figure sur un bandeau situé au bas de la pochette et délimité par un trait noir épais. Sur les deux premiers tiers de la longueur, on peut lire l'estampille 'Sur disques longue durée microsillon 33 t/m', imprimée en lettres capitales et en orange sur fond blanc. Juste dessous, en tout petits caractères, la mention de l'imprimeur: 'Imp. F. RICHIR, Paris'. Dans le coin inférieur droit, sur fond orange, le logo Polydor. Comme sur la pochette du 33T 25 cm Georges Brassens interprète ses dernières compositions - 2e Série (Polydor 530.024), celui-ci représente un disque entouré d’un ruban portant le nom de la firme.
Il s'agit d'une pochette de type "portefeuille", donc sans rabats extérieurs. La tranche est aplatie vers le recto. Elle porte les informations suivantes:
• POLYDOR - LP 530.033 (moitié basse);
• GEORGES BRASSENS N°3 (moitié haute).
Les labels portent le logo Polydor aux sept étoiles, avec mention circulaire (copyright) est imprimée le long du périmètre d'un cercle. À gauche du centreur, le sigle 'BIEM' encadré et la lettre 'M' entourée, toujours accolée (avec un petit écart variable) à celui-ci. L'indication de vitesse de rotation du disque '331/3', également encadrée, se trouve à droite du centreur. Au-dessus est imprimée la référence du disque. Les numéros de matrices, imprimés juste au-dessus du sigle 'BIEM', ont la configuration suivante: 0.312/3 - LPR. À noter le tampon 'Ce disque 3e série ne peut être vendu', qui indique que l’exemplaire ici décrit est promotionnel.
Il semblerait que, contrairement à ses deux prédécesseurs, ce 33T 25 cm n’ait pas connu de label avec le nom de la firme 'Polydor' écrit en caractères droits et le logo représentant une icône portant deux pavillons de grammophone. Ceci serait corroboré par le fait que tous les 78T de Georges Brassens parus à partir d’Il n’y a pas d’amour heureux/La Marine (Polydor 560.475) - soit à partir d’octobre 1953 - le furent eux aussi sous le seul label aux sept étoiles, contrairement aux cinq premiers. Le changement de type de label pour les 33T 25 cm a dû intervenir progressivement avec quelques mois de décalage.
Les titres présents sur l'album (tous correctement crédités) sont les suivants:
Face 1
- Les sabots d’Hélène
- Chanson pour l’Auvergnat "Elle est à toi, cette chanson"
- La première fille (qu’on a prise dans ses bras)
- La prière
- Gastibelza "L’homme à la carabine"
Face 2
- La mauvaise herbe
- Une jolie fleur (dans une peau d’ vache)
- Je suis un voyou (La tramontane)
- Le mauvais sujet repenti
- P… de toi
Les sessions d'enregistrement se déroulèrent au studio Apollo en plusieurs temps, comme l’indiquent les informations des archives Polydor et Philips données par André Sallée dans Brassens (1991) et des feuilles d’enregistrement publiées par Jean-Paul Sermonte dans L'œuvre discographique de Georges Brassens (2020). Tout d’abord le 15/01/1954 de 19H à 20H, pour P… de toi. Lors de cette première séance, supervisée par Jacques Canetti et André Tavernier, Pierre Nicolas est à la contrebasse, Victor Apicella à la seconde guitare. La prise de son est assurée par Pierre Fatosme et Jean Bonzon. Le 28/10/1954 de 17H à 21H, Brassens est toujours accompagné de Pierre Nicolas à la contrebasse, mais c’est Antoine Schessa qui est à la seconde guitare. La même équipe que précédemment est en régie pour l’enregistrement de six chansons. Dans l’ordre de la feuille d’enregistrement (chronologiquement la première à l’en-tête de Philips, les précédentes étant à celle de Polydor): Chanson pour l’Auvergnat, Les sabots d’Hélène, Une jolie fleur (dans une peau d' vache), Je suis un voyou, La mauvaise herbe et La première fille. Les prises des deux dernières furent refusées. Et c’est le 02/11/1954 de 18H à 19H30, que de nouveaux enregistrements eurent lieu, avec Victor Apicella à la seconde guitare. En régie, Claude Appel remplace André Tavernier. Dans l’ordre des prises: La première fille, La mauvaise herbe et Le mauvais sujet repenti. En ce qui concerne ce dernier titre, il s’agit de la troisième session d’enregistrement. Enfin, le 17/11/1954 de 17H30 à 19H30, toujours avec Pierre Nicolas et Victor Apicella, ainsi que l’équipe de la précédente séance pour la régie. Gastibelza est d’abord mis en boîte, suivi de La prière.
Il existe au moins deux autres moutures du 33T 25 cm Georges Brassens - sa guitare et les rythmes - N°3 (Polydor 530.033), présenté ci-dessus et que nous nommerons Type 1.
- Type 2:
La pochette est identique à celle du Type 1 du point de vue du graphisme. La seule différence majeure est qu’il s’agit à présent d’une pochette à rabats extérieurs. La mention de l'imprimeur: 'Imp. F. RICHIR, Paris', se trouve placée juste au-dessus du rabat inférieur. Les labels sont ceux du Type 1, avec quelques légères différences de placement de certains éléments.
- Type 3:
La pochette est très proche de celle du Type 2. Toutefois, le rouge du recto est plus vif et les traits du visage de Georges Brassens sont nettement moins apparents. La mention de l'imprimeur: 'Imp. F. RICHIR, Paris', se trouve placée juste au-dessus du rabat inférieur. Le verso est celui du Type 2, bien que si l’on regarde attentivement les rappels de références du catalogue Philips, une nuance apparaît. En effet, ceux des deux dernières colonnes se repèrent aisément à un écart plus important entre le nom de l’artiste imprimé en gras et la liste des titres. Les labels présentent eux aussi une différence les rendant facilement identifiables : les numéros de matrices, imprimés juste au-dessus du sigle 'BIEM', sont dans une configuration inversée: LPR - 0.312/3.
La présente étude ne se voulant bien entendu pas exhaustive, d'autres variantes du disque présenté ici sont susceptibles d'exister et donc, à rechercher. Au fil de mes pérégrinations dans les brocantes, il m’a été donné de découvrir un exemplaire très particulier du 33T 25 cm Georges Brassens - sa guitare et les rythmes - N°3 (Polydor 530.033).
Contenu dans une pochette générique vierge issue de la firme Polydor (comme l'indique le scellé encore présent), il s’agit d’un pressage dont les labels ne sont pas rouges mais bleus. Cette couleur des étiquettes existe bel et bien chez Polydor, mais n'a jamais utilisée officiellement pour aucun disque de Georges Brassens. Une coquille d'impression a été commise en usine : la même étiquette - celle de la seconde face - a été utilisée deux fois. Pour autant, la gravure, elle, est juste. Les numéros de matrices figurant sur les étiquettes laissent à penser que ce disque est issu soit du tirage du Type 1, soit de celui du Type 2. En effet, ils sont dans la configuration première, à savoir 0.312/3 - LPR. S’agit-il d’un exemplaire promotionnel ou de démonstration ? Probablement pas, car il ne porte aucun tampon susceptible de l’indiquer. Le défaut évoqué plus haut semble faire montre d'une erreur lors du pressage. Ce d’autant plus que les informations imprimées sur ces mêmes étiquettes sont décentrées. Afin de tenter d’en savoir plus sur l’origine de ce disque, il pourra être intéressant d’en rechercher d’autres semblables, qui pourraient potentiellement exister !
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