A propos de ce blog

C'est durant ma petite enfance que j'ai découvert l’œuvre de Georges Brassens, grâce à mon père qui l’écoute souvent durant les longs trajets en voiture. Sur la route des vacances estivales, j'ai entendu pour la première fois Le Petit Cheval alors que je n'avais que 4 ans. C'était en août 1981. Au fil des années, le petit garçon que j'étais alors a découvert bien d'autres chansons. Dès l'adolescence, Georges Brassens était ancré dans mes racines musicales, au même titre que Jacques Brel, Léo Ferré, Barbara et les autres grands auteurs-compositeurs de la même génération. M’intéressant plus particulièrement à l’univers du poète sétois, je me suis alors mis à réunir ses albums originaux ainsi que divers ouvrages et autres documents, avant de démarrer une collection de disques vinyles à la fin des années 1990. Brassens en fait bien entendu partie. Cet engouement s’est accru au fil du temps et d’évènements tels que le Festival de Saint-Cyr-sur-Morin (31/03/2007) avec l’association Auprès de son Arbre. À l’occasion de la commémoration de l’année Brassens (2011), j’ai souhaité créer ce blog, afin de vous faire partager ma passion. Bonne visite... par les routes de printemps !

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"Chaque fois que je chante une chanson, je me fais la belle." Georges Brassens

dimanche 1 février 2015

"C'était un petit bout, hein !"

Michel Colucci dit Coluche a toujours voué une profonde admiration à Georges Brassens.

Coluche: "Quand j'étais môme, je me planquais souvent dans l'impasse Florimont en espérant qu'il entre ou qu'il sorte. Je n'ai jamais pu l'apercevoir !" [Berruer P. - La marguerite et le chrysanthème - p. 208]

Né le 28/10/1944 à l'hôpital Notre-Dame-de-Bon-Secours, dans le 14e arrondissement de Paris que le poète sétois avait commencé à fréquenter quatre ans plus tôt, Coluche passera sa jeunesse à Montrouge (92) avant de remonter vers Paris où il traîne régulièrement.

C'est vers le milieu des années 1960, après avoir enchaîné divers petits boulots, qu'il commence à s'intéresser au métier de comédien ou à l'univers des sports mécaniques. Comme beaucoup de jeunes de sa génération à cette époque, la musique et particulièrement le rock'n'roll tient une grande place dans sa vie. Mais aussi la chanson française. Très sensible à l’œuvre de Brassens, c'est en fréquentant le soir le quartier de la place de la Contrescarpe que Coluche voit naître en lui l'envie de se lancer dans la musique.

Apprenant à jouer de la guitare, il fait ensuite ses début de chanteur au Vieux Bistrot, un restaurant de l'île de la Cité. Mais c'est au cabaret Chez Bernadette, où il est au départ embauché comme plongeur, qu'il va s'affirmer. Il y fera la connaissance d'artistes tels que Georges Moustaki et Maxime Le Forestier. Chantant Aristide Bruant, Boris Vian, Boby Lapointe, Georges Brassens et bien d'autres encore, Coluche tournera entre 1966 et 1967 dans divers établissements du 5e arrondissement tels que Le Port du Salut, La Vieille Grille ou encore La Méthode. Les rencontres vont alors se multiplier: Brigitte Fontaine, Jacques Higelin, Xavier Thibault et Jacques Delaporte (futurs fondateurs du Grand Orchestre du Splendid), Jean-Claude d'Agostini, dit Le Bœuf (futur membre de la troupe Le Vrai Chic parisien), France et Alain Pellet, Jean Yanne, Roland Dubillard, Yves Robert (qui vient de collaborer avec Brassens pour la musique de son film Les Copains, sorti en janvier 1965) et surtout Romain Bouteille, avec lequel il créera Le Café de la Gare.

Bien que ne s'étant pas encore croisés, Coluche et Brassens vont être presque voisins durant une courte période, comme nous l'explique Georges Granier dans un entretien avec Jacques Vassal: en effet, l'auteur des Copains d'abord a acquis un appartement avenue Reille, face au Parc Montsouris. Suite à son départ du Méridien, il y habitera brièvement avant d'emménager définitivement au 42, rue Santos-Dumont en 1969. [Vassal J. - Brassens, homme libre - p. 510] Quant à Coluche, il habitait rue Gazan à cette même époque. Par la suite, c'est Sophie Duvernoy qui demeurera dans l'appartement de l'avenue Reille, Georges l'en ayant désignée locataire à vie. [Sallée A. - Brassens - p. 113]

Si le créateur de la parodie du Schmilblick et le sétois moustachu vont se croiser dans Numéro un Guy Béart, enregistré le 09/02/1978 et diffusé le 04/03/1978 sur TF1, c'est après l'émission d'Antenne 2 Carte Blanche du 19/12/1979, au cours de laquelle Georges Brassens a interprété Le Roi (accompagné par Pierre Nicolas à la contrebasse ainsi que par Maxime Le Forestier, Georges Moustaki, François Béranger, Marcel Amont et Cavanna reprenant les refrains en chœur), que Coluche, qui se trouvait là également, va voir son vieux rêve se réaliser.

René Fallet organise une rencontre avec Georges et tous les trois se retrouvent autour d'un déjeuner sous le sceau de la détente voire même du rire. Brassens profite d'un semi-répit que lui accorde sa santé déjà bien dégradée: il a en effet subi une intervention chirurgicale à l'abdomen en novembre 1980 et est contraint au repos forcé. Selon une anecdote racontée par Pierre Berruer, Coluche ne voit tellement pas le temps passer durant le repas en compagnie de l'auteur de La mauvaise réputation que, lorsqu'il va retrouver sa voiture stationnée près de chez Fallet, il la découvre immobilisée par un sabot et doit aller parlementer au commissariat afin de pouvoir enfin la récupérer. [Berruer P. - La marguerite et le chrysanthème - p. 208]

Passés ces moments privilégiés, Coluche et Brassens ne se reverront plus. Probable souvenir de cette rencontre amicale, un exemplaire dédica d'une célèbre photo, montrant Georges avec sa sœur Simone au bord du lac du Parc Montsouris*. La nouvelle de la disparition du poète sétois filtre dans l'après-midi du 30/10/1981. Quant à Coluche, l'humoriste mais aussi le passionné de musique et de chanson française, il lui rendra hommage sur le moment en reprenant à sa façon quelques couplets du Gorille...



*Cette photo, dont Pierre Onténiente possédait aussi un tirage (publié en 2006 dans le cahier central de l'ouvrage Brassens, le regard de "Gibraltar"), a été prise en août 1937, sans doute lors du séjour parisien effectué par Georges avec sa sœur Simone, à l'occasion de l'Exposition universelle. L'exemplaire annoté et dédicacé par le sétois moustachu à l'attention de Coluche est révélé dans l'une des vitrines de l'exposition sise à l'Hôtel de Ville de Paris (du 06/10/2016 au 07/01/2017 - prolongation jusqu'au 14/01) et dédiée au créateur de C'est l'histoire d'un mec.

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