S'il est des artistes qui s'expriment avec leur cœur, Melissmell en est porte-drapeau. Avec le cœur certes, mais aussi avec les tripes et la révolte rageuse qui s'y est nichée. Sa voix fait le miracle ; lorsqu’elle dit "Je la vois couler sur ta joue/Et emprisonner la lumière" la larme brille vraiment sur la sienne, sur les nôtres aussi…
Pour évoquer ses souvenirs, elle redevient petite fille, cassée d’émotion. Et neige sur elle le désespoir (Écoute s’il pleut). Un seul piano, et Matu, tout aussi rugueux qu’elle, qui ne sourit pas, mais attentif, presque tendre, tout à sa musique et son émotion, sobre et battant le clavier comme un tambour, en de grandes envolées envahissantes.
Elle parle peu, Mélissmell, elle crie, elle chante, nuance sa voix, assure son geste, en communion avec son public. La révolte l’emporte sur la souffrance, "le rock'n'roll est mort", vive la révolution, "bang bang je shoote." Et la voici dans ses engagements, c’est l’heure de parler politique, écharpe rouge en bandoulière. Agenouillée sur ses talons, tandis que le piano monte en notes dramatiques, elle se balance au son de ce rythme répétitif: "Non Madame rien n’est grave/Mais c’est juste un hommage à la mélancolie" qui évoque ce monde de domination masculine qu’elle récuse. C’est une femme impliquée, douloureuse parfois, touchante toujours, que dis-je touchante, poignante: "Ce matin le printemps a peine à s’imposer (…) Quelques années à jouir, quelques autres à pleurer / Des années à chercher un peu de vérité."
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